Afriqueslider

Recommandations finales du colloque d’Abidjan sur la Zakat

Durant deux jours (23 et 24 juillet 2025), les participants au troisième colloque scientifique, intitulé « La zakat : une injonction divine et une responsabilité institutionnelle», organisé par l’Université Al-Fourqane islamique, en partenariat avec la Fondation de la zakât, du waqf et des œuvres à Abidjan, et tenu à Abidjan, ont examiné vingt communications approuvées.

Ces communications ont été réparties en quatre sessions scientifiques, dont une séance de discussion consacrée à l’examen des expériences des institutions de la Zakat et à celles de plusieurs pays en matière d’organisation et de gestion de la Zakat, à savoir le Sénégal, le Ghana, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, afin d’enrichir les conclusions du symposium.

À la lumière des conclusions et recommandations de la recherche, ainsi que des interventions, commentaires et corrections qu’elle a suscités, le symposium, organisé par l’Université islamique Al-Furqan en collaboration avec la Fondation Zakat, Waqf et Affaires, a émis les recommandations suivantes :

1. Appeler les personnes intéressées par la jurisprudence relative à la zakat à prêter davantage attention aux subtiles différences jurisprudentielles entre la terminologie et les termes courants, similaires en termes de sens, mais différents en termes de connotation et d’intention. Ceci afin de corriger les idées fausses et d’éviter toute confusion entre zakat, charité, dotation et impôt, qui pourrait conduire certains à les regrouper en un seul fonds ou compte commun.

2. Exhorter les médias islamiques à consacrer des programmes de sensibilisation à l’importance de la zakat et à son rôle pionnier dans la réalisation de la solidarité sociale, la réduction de la pauvreté et de la misère, et la garantie d’un développement durable.

3. Insister auprès des institutions de la zakat et des associations islamiques impliquées dans la collecte de la zakat sur la nécessité d’organiser leurs ressources et leurs sources de financement, en distinguant les fonds de la zakat de ceux collectés auprès des musulmans par obéissance, ou de ceux qu’ils donnent volontairement ou par nécessité.

4. Mise en garde contre les tentatives frauduleuses de renoncer à la zakat par tous les moyens, comme la réduction du nisab avant la fin de l’année, la collecte des sommes dispersées ou la division de la communauté pour éviter de la payer.

5. Encourager les institutions de la zakat à préserver la crédibilité de cette fonction religieuse, leur permettant ainsi de remplir leur rôle de médiation entre les riches et les ayants droit, en tant que collecteurs de la zakat et en incarnant le rituel de la collecte et de la redistribution.

6. Appeler les différentes institutions de la zakat d’un même pays à la concertation pour organiser précisément leur travail et assurer la qualité grâce à une gestion commune, contribuant ainsi à éviter le désordre.

7. Appel à la création d’une association mondiale des institutions de la zakat chargée de réguler le transfert de la zakat d’un pays à l’autre, dans le cadre des directives de la charia et des conditions établies.

8. Appel à la formation d’un comité de la charia au sein de chaque institution de la zakat afin de superviser le travail de collecte de la zakat et son versement à ses bénéficiaires légitimes.

9. Demander aux employés et aux salariés dont le salaire atteint le seuil minimum (nisab) de spécifier un mois hégirien fixe pour le paiement de leur zakat, qu’il s’agisse de capitaux existants ou de nouveaux revenus.

10. Encourager l’utilisation de moyens électroniques pour la collecte de la zakat, compte tenu de leur efficacité et de leur capacité à réduire les coûts et les efforts, tout en garantissant la rapidité et la sécurité de la livraison des fonds à leurs ayants droit, moyennant une commission raisonnable.

11. Enfin, le symposium souligne la nécessité de poursuivre les recherches en matière de fiqh sur l’application de la zakat aux fruits et aux cultures agricoles cultivées à des fins commerciales, telles que le café, le coton, les noix de cajou, le cacao et d’autres cultures courantes dans nos pays.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page