Une conférence internationale intitulée « La traduction dans le contexte de l’orientalisme : une nouvelle vision » s’est ouverte mercredi 8 octobre 2025 à Rabat, rassemblant des experts venus du Maroc, d’Italie, de France, de Turquie, d’Allemagne, de Pologne et des États-Unis.
Organisée sur deux jours par l’Instance académique supérieure de la traduction, relevant de l’Académie du Royaume du Maroc, cette rencontre se penche sur le rôle central de la traduction dans la transmission des savoirs orientaux à l’Occident et dans l’analyse critique du discours orientaliste.
Lors de la séance d’ouverture, Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l’Académie, a souligné que la traduction ne se limite pas au transfert de textes. « Elle est un acte complexe où interagissent les dimensions culturelles, politiques et intellectuelles », a-t-il indiqué, ajoutant que réfléchir à l’orientalisme aujourd’hui implique de dépasser stéréotypes et jugements simplistes pour construire un dialogue intellectuel équilibré entre Orient et Occident.
La première séance scientifique, consacrée au thème « Traduction et production du savoir orientaliste », a été inaugurée par Ahmed Chahlane, membre de l’Académie, qui a insisté sur la dimension intentionnelle et contextuelle de la traduction. Le professeur turc Mehmet Hakki Soçin a, quant à lui, montré comment l’orientalisme a encouragé l’Orient à redécouvrir sa propre identité, à travers l’exemple du patrimoine arabo-islamique turc.
Au fil de cette rencontre, les participants analysent les interactions entre univers intellectuels et culturels, explorant des axes tels que la littérature arabe entre traduction et interprétation, la critique du discours orientaliste, et l’orientalisme européen entre tradition et pensée. L’événement vise ainsi à « repenser les liens entre Orient et Occident », en faisant de la traduction un outil de compréhension mutuelle et de réflexion critique.
