A la mémoire de Abdelkrim Khatib

Aujourd’hui (vendredi 27 septembre 2024) marque l’anniversaire de la mort du Dr Abdelkrim Khatib, chirurgien et chef de l’Armée de libération marocaine.
Il est né en 1921 dans la ville d’El Jadida. Il grandit dans les bras de son grand-père maternel, l’ingénieur et ministre Faqih Al Kabbas. Il hérite de lui son attachement aux valeurs religieuses et nationales.
À Rabat, où il fait ses études secondaires et obtient son baccalauréat en 1939, il décide de se spécialiser en médecine lorsqu’il participe avec d’autres étudiants à l’accueil du sultan Mohammed Ben Youssef à sa sortie de la clinique Dubois-Rocobert à la suite d’une opération qu’il a subie en 1937.
En Algérie, il poursuit ses études à la faculté de médecine aux côtés d’étudiants marocains qui étudient diverses spécialités. Parmi eux, Mehdi Ben Barka, qui l’accompagnait les week-end dans sa maison familiale. Khatib (que Dieu lui fasse miséricorde) dit avoir remarqué que Mehdi était « terrifié » au passage des avions de guerre alliés lors de leur célèbre débarquement en Afrique du Nord en 1942. Il pense que Mehdi n’a pas été assasiné mais il est mort de peur lorsqu’il a été enlevé en 1965.
À Paris, Abdelkrim se spécialise en chirurgie. Il obtient son diplôme en 1951 en tant que professeur assistant. C’est à cette époque que ses activités nationalistes se manifestent. Il joue un rôle important au sein de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord.
De retour au Maroc, il ouvre sa clinique à Casablanca, qui jouit d’une grande notoriété et lui procure d’importants revenus. Cependant, l’exil colonial du sultan légitime Mohamed Ben Youssef en 1953 précipite son choix de la lutte armée comme seul moyen de rétablir le roi sur son trône et d’obtenir l’indépendance. Il rejoint la première cellule de guérilla sous la direction de Mohamed Zerkttouni. Dès lors, il n’aura de cesse de se battre jusqu’à l’aube de l’indépendance. Sa direction de l’armée de libération a été un facteur clé pour bloquer les tentatives des politiciens de monopoliser le pouvoir après l’indépendance. Sa première et dernière loyauté était envers le glorieux trône alaouite.
Dans la première constitution du Royaume, il s’est battu pour l’inclusion de l’Émirat des croyants. Parce qu’il croyait que cette institution est le véritable trésor du Maroc, par lequel il se distingue et grâce à son rayonnement, il progresse parmi les autres pays du monde.
Lorsqu’il a occupé des postes ministériels, il les a exercés avec une mentalité de combattant et de résistant. Son passage au ministère des affaires africaines, par exemple, a hissé la tête du Maroc parmi les mouvements de libération mondiaux. Le leader africain Nelson Mandela le considère comme l’un des architectes de leur lutte armée.
Dr Khatib est resté fidèle à son engagement jusqu’à ce qu’il rejoigne le Compagnon Suprême lors de la Nuit du Destin. Il se considérait comme un combattant sur l’un des ponts de l’Islam.
Son père est mort le jour où Allal Ben Abdallah a effectué son opération martyre, il est né le 2 mars, qui sera le jour de l’indépendance du pays, et sa femme est née le 20 août, qui sera l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.